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Libération

Le tiers du sénat est renouvelé dimanche. Monory plus si sûr d'être président. Face à lui, le RPR Christian Poncelet séduit une partie des élus de l'Alliance.

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publié le 24 septembre 1998 à 10h19

Les papys flingueurs sont de retour. Sous les lambris du palais

Médicis, les sénateurs de droite fourbissent leurs armes. L'enjeu de la guerre: la présidence du Sénat, occupée par le centriste René Monory, candidat à sa succession, et convoitée par le RPR Christian Poncelet. Les deux camps se comptent et se recomptent, sur fond de négociations, de trahisons, de petites phrases assassines sur l'âge du capitaine (75 ans), son état de santé, ou sur la médiocrité supposée du challenger, son cadet de cinq ans. Difficile de savoir qui est pour qui, et, du coup, qui l'emportera mercredi prochain. Ce duel florentin risque d'ébranler un peu plus une opposition qui, décidément, a du mal à faire alliance.

Cela préoccupe l'Elysée. Officiellement, Chirac mise sur Monory. Mais le chef de l'Etat n'est pas en mesure d'imposer grand-chose aux sénateurs, qui ont pour habitude de faire comme bon leur semble. «Jacques Chirac, Philippe Séguin et Nicolas Sarkozy n'ont pas essayé de dissuader Poncelet de partir. Ils répètent que le RPR n'a pas de candidat, tout en préférant Monory», remarque un dirigeant gaulliste.

Assurance. Par cette position ambiguë, le mouvement de la rue de Lille souscrit une assurance tous risques. Christian Poncelet a pris soin de ne pas le mouiller. Il n'a pas demandé d'investiture officielle et s'est contenté du soutien unanime du bureau de son groupe parlementaire. Les gaullistes peuvent envisager de rafler, pour la première fois, la présidence du Sénat. Le mets est tentant