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Libération

«Monsieur OAS» courtise les notables. A Nice, Gubernatis est l'une des rares chances du FN de décrocher un siège.

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publié le 24 septembre 1998 à 10h19

Nice, envoyé spécial.

L'immeuble est cossu, l'homme courtois, et le ton policé: «La campagne sénatoriale me plaît beaucoup. Je m'adresse à un public d'initiés, je lui tiens un discours à la fois plus pointu et plus modéré.» A 73 ans, Gérard de Gubernatis affiche les attributs du postulant ordinaire aux ors et lambris du Sénat: foulard en soie, pipe, embonpoint jovial et joues vermillon. «Je suis un notable, dit-il. Beaucoup de grands électeurs sont avocats, médecins ou notaires, je les connais bien.» Un demi-siècle de barreau en a fait une figure de la vie politique niçoise. Conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, il s'est lancé dans la course sénatoriale parce que son «ami Jean-Marie» l'y a incité. Avec Ronald Perdomo dans les Bouches-du-Rhône, Gubernatis est l'une des deux minces chances frontistes de décrocher un siège de sénateur.

Pour sa campagne, il fait l'impasse sur les rares communes de gauche des Alpes-Maritimes, pour concentrer ses assauts de séduction sur les élus locaux de droite, grande majorité des 1 742 grands électeurs du département. En août, il a commencé par leur adresser une lettre dans laquelle il s'en prend aux «élus de droite» qui «ont trahi leurs électeurs ["] en choisissant délibérément de livrer plusieurs régions ["] aux mains des marxistes-léninistes». Et il appelle les «élus de terrain, travailleurs, honnêtes et attachés à la défense du terroir ["] à manifester leur incompréhension devant cette attitude suicidaire» en votant pour lui.

Ras