Comptages et recomptages, tractations de couloirs, petites phrases
assassines et intox. Jusqu'à jeudi, les sénateurs, qui doivent élire leur président, vont s'offrir une petite poussée d'adrénaline. Une tous les trois ans. Et encore. Fort des quelques gains de son groupe, le RPR Christian Poncelet (70 ans) entend pousser vers la retraite le centriste René Monory (75 ans), candidat à sa propre succession. Jusqu'à présent, les gaullistes n'ont jamais réussi à décrocher le «plateau» du palais du Luxembourg. Pour la première fois ils ont une chance, ce qui provoque quelques aigreurs dans les rangs libéralo-centristes habitués à ce poste. Samedi, sur Radio Shalom, Claude Goasguen, vice-président de Démocratie libérale, s'est dit persuadé de la victoire du maire de Loudun, car, a-t-il prévenu, «s'il y avait un coup fourré à son égard, cela laisserait présager des difficultés internes dans l'opposition, qui n'en a pas besoin». Le député de Paris s'est refusé à préciser lesquelles, tout comme d'ailleurs François Bayrou, président de l'UDF, qui avait agité une menace du même genre, la semaine dernière. Il s'est borné à rappeler qu'une liste commune RPR-UDF-DL aux européennes de juin 1999 «serait la meilleure solution». Et d'affirmer que DL n'opposerait pas son veto à Séguin: «S'il est d'accord avec un programme commun, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas tête de liste. On ne va pas faire d'oukases sur les personnes», a-t-il dit, laissant entendre que tout pourrait être remis en