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Libération

La bataille de la communication des 35 heures est un plein temps. Pour convaincre le public, Aubry et le CNPF sont prêts à tous les coups.

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publié le 29 septembre 1998 à 10h39

A la seconde campagne de pub, le RPR a craqué. Les affiches sur les

35 heures, c'est «une propagande financée sur fonds publics pour donner l'illusion que ça marche», s'est emporté Jean-François Copé. Le secrétaire national du RPR, chargé de l'économie n'en pouvait sans doute plus d'être interpellé, au coin des rues, par des panneaux de quatre mètres sur trois figurant des employés ou des patrons heureux: «Grâce aux 35 heures, on a des emplois et du temps libre en plus. Et chez vous?» Le 16 septembre, après dix jours de ce traitement, «inquiet des desseins du gouvernement», il s'est fendu d'un communiqué rageur: «A travers cette campagne, le gouvernement cherche à influencer si ce n'est à fausser le jugement des Français, en donnant l'impression que le plan Aubry créée effectivement des emplois».

«40 000 emplois». Depuis presque un an, les 35 heures ont généré une incroyable bataille de communication entre le gouvernement et le CNPF. Martine Aubry ne rate pas une occasion pour monter au créneau, visiter ici ou là une entreprise «pionnière» et brandir des résultats. Vendredi, la ministre de l'Emploi annonçait encore, devant la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, la création, en 1999, de 40 000 emplois grâce aux 35 heures. Dans la tranchée d'en face, le CNPF pilote des accords de branche ­ hier la métallurgie, aujourd'hui le textile (lire ci-contre) ­ au contenu riche en heures supplémentaires et dépourvu de créations d'emploi. L'impact de ces accords est