Pendant que Le Pen comparaît devant la cour d'appel de Versailles,
le procès en illégitimité de Mégret continue au sein du FN. Le dirigeant d'extrême droite a profité, hier, de la solidarité que lui manifestait, unanime, son mouvement pour propulser au poste de directeur de campagne des européennes le plus virulent adversaire de Bruno Mégret, le député européen Jean-Claude Martinez, professeur de droit fiscal à Paris-II Assas et coordinateur du prégouvernement du FN. Une décision que Le Pen a prise seul et qui s'apparente à une promotion pour services rendus. Fin août, lorsque le délégué général du FN avait fait acte de candidature à la tête de liste frontiste au cas où l'inéligibilité de Le Pen serait confirmée, Martinez s'en était donné à coeur joie pour piétiner les ambitions du «maire consort de Vitrolles». Il l'avait qualifié de «leader prématuré à mettre en couveuse», jugeant qu'en sortant du rang, Mégret avait succombé à «une réaction à l'africaine due à la chaleur»" La semaine dernière, sur France 3, il renchérissait, accusant Mégret de vouloir intégrer le FN dans un gouvernement d'union des droites pour aller «danser le sirtaki avec Madelin et Millon». Autant de charges qui ne pouvaient lui valoir qu'une gratification du chef.
Triomphant, Jean-Claude Martinez est revenu hier à des sentiments plus pacifiques: «C'est la continuation de dix ou quinze ans de travail sur l'Europe. Avec Bruno, nous travaillons sur le même bateau et sous le même pavillon.» Sans pouvoir s'emp