Tours, envoyés spéciaux.
Lionel Jospin, une ambition présidentielle? Ceux qui l'imaginent s'égarent et le mettent en colère. Il était hier, en clôture de la journée parlementaire des socialistes, plus Premier ministre que jamais, offrant à ses troupes comme un nouveau discours de politique générale. Réponse implicite aux communistes, qui lui ont reproché la semaine dernière de sacrifier la réforme à son destin personnel.
Jeudi, entre la visite à la Cité interdite de Pékin et ses rendez-vous avec les dirigeants chinois, le chef du gouvernement ruminait encore l'accusation. Avant de s'envoler pour son premier voyage officiel en Chine, il avait même décroché son téléphone pour sermonner Alain Bocquet, président du groupe communiste à l'Assemblée, qui, devant les par- lementaires PCF réunis à Dieppe, s'était laissé aller au blasphème en stigmatisant les «visées présidentielles» de Jospin. Erreur... Le propos n'en a pris que plus d'ampleur. Sentant monter la fièvre du Premier ministre, les Verts et le Mouvement des citoyens lui ont passé de la pommade et ont réaffirmé leur confiance en la sainte modestie jospinienne. Hier, Jean-Marc Ayrault, patron du groupe socialiste à l'Assemblée, tançait l'allié communiste dans une interview au Figaro: «Où le PC veut-il en venir?» Trois directions. A son tour, Jospin a profité de l'occasion qui lui était fournie hier à Tours pour marteler sur le thème de la «réforme» (quitte à prononcer ce mot jusqu'à trois fois par phrases), et rappeler «l'