Tours, envoyée spéciale.
Derrière la vitrine aux couleurs socialistes, les visiteurs défilent pour solliciter, exiger, ronchonner. Une journée ordinaire de la députée Marisol Touraine, qui prépare sa rentrée parlementaire en recevant à sa permanence de Montbazon, tout près de Tours. Un baromètre précieux pour cette représentante du jospinisme triomphant, 39 ans, élue en Indre-et-Loire à la faveur de la vague rose de juin 1997.
Pédagogie. La consultation démarre mal. Son dossier étalé devant lui, un commerçant plaide pour l'agrandissement de son supermarché. «Dites donc, au moment des élections, votre employé m'a virée du parking où je distribuais des tracts en m'insultant», attaque-t-elle sèchement. L'homme se tortille sur sa chaise. Subitement, il a une inspiration. «Vous savez, on est dans les clous. Nos salariés travaillent 30 heures!» «Payées 30? s'étrangle l'élue. Mais on n'a jamais dit payées 30!» Un petit couplet pédagogique sur les 35 heures s'impose de la part de la secrétaire nationale à la solidarité du PS. «On ne peut pas dire que la grande distribution soit un secteur phare sur la réduction du temps de travail», juge-t-elle avec sévérité. «Ben" chez Carrefour, ils sont à 25 heures payées 25», se défend le visiteur.
C'est au tour d'une vieille dame. En pénétrant dans la pièce aux murs jaunes, tout en longueur, elle bombe la poitrine. «Ça ne marche pas du tout!» «Quoi donc?» «Ce qui est inscrit sur le fronton de nos établissements: liberté, égalité, etc.» Motif de c