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Libération

La longue marche du Vosgien. Poncelet briguait le «Plateau» depuis des années.

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publié le 2 octobre 1998 à 13h14

C'est tout bête. Il y a l'étiquette et les étiquettes. Christian

Poncelet (70 ans) les prise toutes. Tôt ce matin, il en a ajouté une à sa collection: tombeur de René Monory. Au troisième tour de scrutin, il l'a emporté, élu par un droite divisée. Depuis des lustres, le sénateur RPR des Vosges rêvait de la présidence du Sénat. En 1992, elle lui était passée sous le nez. Coincé entre un Alain Poher grabataire et un Charles Pasqua encore vert, il avait dû plier les gaules, ruminer son échec, avant de se lancer, à la tête de la commission des finances du Sénat, dans une opération séduction tous azimuts. Ratissage et arrosage. Christian Poncelet sait cultiver ses amitiés. Pas seulement en ouvrant à bon escient la cagnotte de la réserve parlementaire ou en présidant le groupe de spiritualité du palais du Luxembourg. Aux centristes, cet ancien fonctionnaire des P et T, qui se targue d'avoir été mendésiste en 1954, fait miroiter son syndicalisme à la CFTC. Ça plaît. Gaulliste, il se garde bien de demander l'investiture de son groupe, qui, avec ses 99 élus, est le plus important du Sénat. Il n'en a pas besoin. Elle lui est acquise. D'autant plus qu'il sait rappeler son attachement au fondateur de la Ve République. Et à René Capitant, gaulliste de gauche, qui l'a recruté en 1958 puis poussé à se présenter sous l'étiquette UNR aux législatives de 1962, à Remiremont, dans les Vosges.

Président du conseil général depuis 1976, il prend vite ombrage de l'arrivée de Philippe Séguin à Epi