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Libération

Martine Aubry se prend les pieds dans sa rentrée. Chômage, 35 h, patronat mécontent, les difficultés pleuvent.

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publié le 2 octobre 1998 à 13h12

La rentrée est une période particulière pour Martine Aubry: la

numéro deux du gouvernement rêve toujours d'être ailleurs" L'année dernière, dans Elle, sous le titre «Je rêve d'ouvrir un restaurant», la ministre de l'Emploi se voyait «d'ici quelques années, dans [son] resto, en train de recevoir [ses] amis». Un an plus tard, le Nouvel Observateur affirme qu'elle «prépare sa sortie». Avant même l'échéance des municipales de 2001, la ministre remplacerait Pierre Mauroy à la mairie de Lille, le 1er janvier 2000. Ce fauteuil, Aubry le guigne depuis 1995, date à laquelle elle est devenue, aux yeux de tous, la dauphine désignée de l'ex-Premier ministre. Elle en parlait encore ouvertement le 11 septembre, devant des journalistes. Mais de là à anticiper le mouvement, avec une date précise" «Pures supputations», prétend son cabinet, «chantage», estime un socialiste qui la connaît bien: «Elle gère l'avenir avec cette arme dont elle dispose. Mais elle s'en sert, aussi, pour gagner des arbitrages. Ces derniers temps, elle le disait volontiers: "Si je n'obtiens pas satisfaction sur le dossier de la Sécu, je pars à Lille. Dans tous les cas, elle joue perso et c'est mauvais pour la cohérence du gouvernement.» Enervé, Pierre Mauroy a laissé répondre son directeur de cabinet qu'il n'y avait «rien de nouveau sous le soleil». Et, pour l'heure, Matignon fait mine d'ignorer le message. Changement de décor. Question: Martine Aubry serait-elle de mauvaise humeur? Sa rentrée ne s'est pas faite sa