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Libération

Poncelet pousse Monory à la retraite.Le challenger RPR a ravi la présidence à son aîné centriste.

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publié le 2 octobre 1998 à 13h10

L'humiliation. René Monory, 75 ans, président sortant du Sénat,

s'est fait sortir, hier, dès le premier tour de la course. C'est Christian Poncelet, son rival RPR, qui a été élu au troisième tour, tôt ce matin, après de nombreuses tractations de couloir. Il l'emporte par 189 voix contre 93 pour le socialiste Claude Estier et 37 bulletins blancs. Pour la première fois, un gaulliste s'empare du Sénat. Un échec cinglant pour les libéraux-centristes, qui risque de provoquer de sérieux remous dans l'Alliance. Majoritaires sur le papier, ils s'étaient mis d'accord pour présenter au deuxième tour Daniel Hoeffel (centriste, Bas-Rhin). En vain. Le sénateur alsacien, avec 109 voix contre 125, n'a pas fait le plein dans son camp. Il a dû se désister en faveur de Poncelet. Récit d'une journée de dupes.

Buvette. 15 heures 30: Les deux candidats entrent en scène. Ils se croisent, se frôlent, jouent à touche-touche sans jamais se saluer, se regarder. C'est le dernier ballet, les dernières louches à serrer. Christian Poncelet, entouré de ses partisans et des caméras de télévision, plastronne. Aux sénateurs qui viennent le saluer, il lance, rigolard: «Je n'ai plus d'argent, j'ai tout donné.» René Monory la joue profil bas. Dans un coin, il promet des invitations pour le Futuroscope à des sénateurs.

Les autres piétinent depuis une bonne demi-heure dans la salle des Conférences. Le directeur de cabinet de René Monory, Jean-Dominique Giuliani, qui, il y a quelques jours encore, donnait le sortant