Bouderies à droite. Jeudi soir, sous le choc de la victoire du
gaulliste Christian Poncelet à la présidence du Sénat, François Bayrou, patron de l'UDF, téléphone à Alain Madelin, son homologue de Démocratie libérale: «Le moins que l'on puisse faire c'est de ne pas se rendre à la réunion de l'Alliance mercredi prochain. Il faut marquer le coup.» Le maire de Redon acquiesce. Et Philippe Séguin est contraint d'annoncer, hier, le report «à une date ultérieure» du rendez-vous prévu. La mesure de rétorsion des libéraux-centristes n'effraie pas le RPR. Avec le Sénat dans la poche, le parti gaulliste accroît sa prédominance sur l'opposition. Il s'en réjouit, sans trop en rajouter pour ne pas prêter le flanc à l'accusation d'«hégémonisme». «L'élection de Christian Poncelet est la décision du Sénat. Ce n'est pas la décision du RPR, a expliqué, hier, Philippe Séguin à l'AFP, l'Alliance n'est impliquée ni de près ni de loin dans cette affaire. Je ne vois pas au nom de quoi le processus de rapprochement et de travail en commun devrait être affecté par cette élection.» Moins catégorique, François Fillon, porte-parole du RPR, veut espérer que l'élection du nouveau président du palais du Luxembourg «ne rende pas le fonctionnement de l'Alliance plus difficile».
«Abandonné». Christian Poncelet, la larme facile sur son petit nuage, dit tout haut ce qu'au RPR on répète dans les couloirs. Sans prendre la peine de remercier son prédécesseur, comme il est d'usage, il désigne les assassins: «René Mo