Lyon, envoyé spécial.
Le temps passe, la colère ne retombe pas. L'alliance passée entre Charles Millon (ex-UDF) et le FN continue de susciter des vagues de protestation dans toute la région Rhône-Alpes. Loin de s'apaiser, cette protestation devrait atteindre un nouveau pic samedi après-midi (1), à l'occasion d'une grande manifestation régionale qui sillonnera les rues de Lyon à l'appel d'un collectif qui rassemble près de 80 associations, syndicats et partis de gauche. A l'origine, il s'agissait de protester contre le congrès de lancement de La Droite, que Millon a finalement repoussé à la mi-novembre et déplacé à Paris. «Mais sur le terrain, on ressentait un telle envie de bouger qu'on a maintenu la manif», explique Gilbert Dumas, l'un des responsables de la Coordination lyonnaise de vigilance face à l'extrême droite. «Histoire de franchir un nouveau palier!»
«Harcèlement utile». Car, depuis ce vendredi 20 mars qui a vu les 35 conseillers régionaux d'extrême droite l'installer dans son fauteuil présidentiel, Charles Millon ne peut plus couper un ruban, inaugurer un tronçon de ligne ferroviaire ou ouvrir la bouche à l'occasion d'une cérémonie officielle sans être hué, interrompu et chahuté. Chaotiques, ses déplacements tiennent du chemin de croix et exhalent une traînée de soufre qui le contraint à délaisser les entrées en fanfare pour les portes dérobées. Le 8 mai, il ne peut commémorer l'armistice de 1945 à Belley (Ain), ville dont il est maire; le 27 juin, plusieurs centain