Lyon envoyé spécial
Rude samedi pour Charles Millon. Conspué par une centaine de manifestants à Balaruc-les-Bains (Hérault), où il tenait un séminaire de son mouvement La Droite, l'allié du FN à la tête de la région Rhône-Alpes a été brocardé tout l'après-midi dans les rues de Lyon par 15 000 personnes réclamant sa démission. Sous leur banderole multicolore «Belley: Présence démocratique, vigilance républicaine», une centaine d'habitants de Belley, petite commune de l'Ain dont Millon est maire, étaient un peu les héros de la fête. Applaudis par les badauds, ils se sont taillé un franc succès tout au long d'une manifestation qui a serpenté trois heures durant dans les rues du centre de Lyon. «Même si notre ville de curés et de petits commerçants est à droite depuis la Libération, il y a, chez nous aussi, un vrai traumatisme, nous sommes venus l'exprimer», expliquait Georges, enseignant à la retraite.
«Ça suffit!» De Grenoble, de Saint-Etienne, de Bourg-en-Bresse ou de Chambéry, 15 000 personnes ont défilé derrière une banderole clamant «Collusion Millon/FN, ça suffit!». Un cortège régional, tout juste renforcé d'une poignée de personnalités nationales comme Jack Lang pour le PS, Serge Guichard, membre du comité national du PCF, Christian Piquet pour la LCR, ou Fodé Sylla, président de SOS Racisme. Percussions et sonos crachant rock, raï ou rap rythmaient un défilé jeune et joyeux qui scandait «Gollnisch fasciste, Millon complice!» ou «Première, deuxième, troisième génération, n