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Libération

«Alors, comme ça, tu votes pour le mariage des pédés?» De nombreux députés socialistes ruraux souhaitent diluer le Pacs en l'ouvrant aux fratries.

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publié le 6 octobre 1998 à 13h27

C'est le cauchemar du député-maire socialiste des champs. Sur le

marché du dimanche, des électeurs l'interpellent: «Alors René, comme ça, à Paris, tu votes pour le mariage des pédés?» Si, ce matin, le groupe socialiste décide d'élargir le bénéfice du pacte civil de solidarité aux frères et aux cousins, René pourra alors rétorquer à ses vieux électeurs: «Tu n'y es pas, le Pacs, c'est un truc fait pour toi. Et ta soeur.» «Frères, veaux, vaches, cochons». Aujourd'hui, le groupe socialiste de l'Assemblée nationale va décider de ce que sera le Pacs, en adoptant ou non l'amendement déja surnommé «frères, veaux, vaches, cochons». Il a été proposé la semaine dernière par Roselyne Bachelot, députée RPR favorable au Pacs mais aussi élue rurale du Maine-et-Loire. Si le PS l'adopte, le Pacs ne sera plus simplement un nouveau statut juridique pour les couples non mariés. La reconnaissance du couple homosexuel sera diluée. Il deviendra alors une mise en commun d'intérêts, sexuellement indifférencié, et, selon certains juristes, devra s'ouvrir à plus de deux personnes. Une sorte de «Gaec» (groupement agricole d'exploitation commune) qu'on signerait alors devant le notaire. A deux jours du débat en séance publique, un objet juridique aux conséquences jamais étudiées verra ainsi le jour.

Le petit groupe de parlementaires ayant travaillé «seul contre tous» pour imposer le Pacs est atterré: «ça risque de passer pour des raisons de service après-vente dans les circonscriptions, déplore Jacques F