La droite, pour une fois unie, s'est trouvé un héraut. C'est
Christian Jacob, député RPR de Seine-et-Marne, qui a porté le fer, hier à l'Assemblée, contre le projet de loi d'orientation agricole (LOA) du ministre de l'Agriculture, Louis Le Pensec. Et l'ancien président du Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA) de pourfendre le «manque d'ambition» d'un texte sur lequel les syndicats agricoles portent pourtant un jugement assez positif. La passe d'armes promet de durer. L'examen des 64 articles du texte et des 927 amendements déposés devrait durer jusqu'à lundi.
«Les effets de la politique agricole [commune européenne] instaurée depuis les années 60 sont connus. (") Mais le prix de ces bouleversements a été lourd», a attaqué le ministre. Dans son collimateur, une «certaine agriculture», dont la course à la productivité a provoqué «la disparition de centaines de milliers d'exploitations», a «sacrifié à des intérêts économiques à court terme les impératifs de santé publique», allusion à la crise de la vache folle, et qui met en danger les ressources naturelles «en utilisant des méthodes de production trop intensives». Pour inverser la tendance, Le Pensec veut renverser la machine. «L'avenir de notre agriculture, et surtout de nos agriculteurs, ne se trouve pas dans la course sans fin au prix de production le plus bas», a-t-il dit. Désormais, les soutiens aux agriculteurs ne «devront plus être répartis proportionnellement au volume de production qu'ils réalisent (actuell