Rien de mieux qu'une cérémonie incantatoire pour gommer divergences
et méfiances. Mais encore faut-il un minimum de conviction. Nul doute que Philippe Séguin, en ouvrant hier la convention sur l'Europe du RPR, n'en manquait pas. Mais son rêve d'une synthèse, d'un large consensus, marchepied pour briguer un nouveau mandat à la présidence du RPR et dans la foulée la tête d'une liste unique aux européennes de juin prochain, s'est heurté au refus de Charles Pasqua.
Une fois de plus, l'ancien ministre de l'Intérieur a tiré à boulets rouges sur Maastricht et le traité d'Amsterdam avant de réclamer encore et toujours un référendum. Philippe Séguin l'a sèchement refusé en appelant les gaullistes à «ne pas se polariser» sur cette question. «C'est le président de la République qui seul décide si oui ou non on soumet à référendum une réforme» ou si elle est approuvée par le Congrès. Et d'ajouter: «Il ne faut pas escompter sur un mouvement politique dont je serais en tout cas le président pour aller interférer dans ce qui est la compétence exclusive du président de la République.» Fermez le ban.
Fondations. Terrain miné. Philippe Séguin a ouvert cette convention sur la pointe des pieds. Pas question de froisser. Ni de prendre quiconque «en otage», a-t-il prévenu. Il tient seulement à cadrer les débats sans «regarder dans le rétroviseur, mais pour vérifier les fondations». Elles sont de guingois. «Depuis trop longtemps nous nous sommes bornés à réagir au lieu de proposer», a-t-il noté en