Dès le matin, au petit déjeuner, l'opposition était remontée. «Le
diable est dans tous les détails" Avec les socialistes, je sors toujours avec un fusil», tempêtaient Jean-Louis Debré et Josselin de Rohan, présidents des groupes RPR de l'Assemblée nationale et du Sénat. L'après-midi, pour la première séance de questions d'actualité au gouvernement de la session, elle n'était point calmée. Lorsque Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste , interroge le Premier ministre sur les crises financières, la bronca commence par d'interminables «Ha" ha"». Le vacarme redouble lorsque Jean-Claude Gayssot, ministre PCF des Transports, s'explique sur les agressions des conducteurs de la RATP. Pas satisfaits de la réponse, les députés d'opposition rendent carrément inaudibles les propos sur la croissance de Christian Sautter, secrétaire d'Etat au Budget.
Au perchoir, Laurent Fabius tente de calmer le jeu et ironise sur la «mauvaise qualité des micros». Franck Dhersin (DL), nouveau député du Nord élu fin septembre, a droit à son baptême du feu: «A Aubagne, Démocratie libérale a été volée», lance-t-il à propos d'une autre législative partielle remportée avec 20 voix d'avance par le PCF. Côte à côte, Robert Hue et Alain Bocquet, président du groupe communiste, laissent la gauche donner de la (grosse) voix. Lorsque leur tour de questions arrive, les députés communistes se lèvent et font bloc. «Hou, hou"», hurle la droite. «Ne m'obligez pas à lever la séance», glisse, flegmatique, Laure