La faiblesse est patente, l'impuissance avouée. Humiliée par la
défaite de René Monory à la présidence du Sénat, l'UDF a dû ravaler sa colère et mettre sa fierté au fond de ses poches rapiécées. Le bureau politique extraordinaire de la confédération s'est résolu, hier soir, à ne pas riposter au mauvais coup du RPR qui, en faisant mine de soutenir Monory, a laissé le gaulliste Christian Poncelet rafler le «Plateau» du palais du Luxembourg. François Bayrou, dans un communiqué aux mots soigneusement pesés, a demandé qu'«une charte de comportement de l'Alliance soit établie avant la fin de l'année». Il ne pouvait guère faire moins. Ce document devra fixer «les règles précises et les conditions d'organisation des primaires éventuelles ou des candidatures uniques», pour les élections à venir. Après deux heures de discussions, la claque de jeudi dernier est devenue un «faux pas». Et le nouveau président de l'UDF de «refuser de céder à l'amertume. Nous avons subi un tort, nous avons été victimes d'une manoeuvre qui n'aurait pas dû avoir lieu, mais nous ne voulons pas créer une crise de plus. Il nous semble que c'est notre responsabilité d'être positifs, de refuser la démolition, pour choisir au contraire la construction, pour choisir d'avancer». «On joue l'apaisement». Dans une ambiance «unanime», selon un des participants, la direction de l'UDF a décidé de s'en tenir là. «On joue l'apaisement», résume-t-on dans l'entourage de l'ancien ministre de l'Education nationale. L'euphémis