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Libération

Le credo européen de Séguin le converti. Il a présenté hier un véritable programme de campagne.

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publié le 7 octobre 1998 à 13h32

Longtemps, l'Europe a été la hantise des gaullistes, leur cauchemar.

A présent, elle les fait rêver. Alain Juppé en parle avec des accents à la Martin Luther King. Philippe Séguin a désormais pour elle les yeux de Chimène. Clôturant, hier, la convention de son mouvement sur le sujet, le président du RPR, qui convoite la tête de file de la liste unique de l'opposition aux européennes de juin, a longuement détaillé son «projet» pour l'Europe. Et, avec les accents des nouveaux convertis, l'apôtre du non à Maastricht a appelé ses «compagnons», Charles Pasqua en tête, qui combattent le traité d'Amsterdam, à «ne pas se perdre dans les méandres d'un refus procédurier» pouvant être interprété comme «une nouvelle manifestation d'antieuropéisme». Marche forcée. Les six prochains mois vont être marqués par les échéances européennes, et Séguin n'entend pas être à la traîne. C'est donc à marche forcée qu'il pousse le RPR a faire son aggiornamento pour pouvoir devancer ses partenaires libéralo-centristes. «L'heure est venue de mettre tout notre poids dans la balance européenne», a-t-il remarqué en développant longuement son projet, véritable programme de campagne qui balaye tout. La construction européenne «doit être une oeuvre originale», estime-t-il. Il s'y emploie. Notamment, en proposant que l'Union se dote d'une constitution. Selon lui, elle devrait «reprendre et fixer les dispositions éparses, ambiguës et contradictoires» et «faire une énumération limitative des compétences exercée