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Libération

Le «détail» de Le Pen sera jugé en Allemagne. Le Parlement européen a levé hier son immunité parlementaire.

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publié le 7 octobre 1998 à 13h35

Strasbourg, de notre correspondante.

Jean-Marie Le Pen s'est levé et a salué l'assemblée d'un geste de mépris: pour la troisième fois en moins de dix ans, le Parlement européen venait de voter, hier à Strasbourg, la levée de son immunité parlementaire. Le président du Front national va devoir désormais répondre devant la justice allemande des propos tenus à Munich lors d'une conférence de presse le 5 décembre 1997: «Je l'ai dit et je le répète" Les chambres à gaz représentent un détail dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale"» Le président du FN était alors aux côtés de l'ancien Waffen SS Franz Schönhuber, président des Republikaner (extrême droite) allemands et auteur d'un opuscule baptisé Le Pen, le rebelle. C'est la première fois que Le Pen, condamné à plusieurs reprises en France, va être traduit devant un tribunal étranger pour ses propos négationnistes.

420 voix. L'assemblée de Strasbourg a approuvé la demande ­ transmise le 17 avril par le ministère de la Justice de la République fédérale allemande sur requête du ministère public de Munich ­ par 420 voix pour, 20 contre et 6 abstentions. Les deux principaux groupes du Parlement européen, le PSE (socialiste) et le PPE (démocrate-chrétien), ont voté pour. Parmi les «contre», outre le FN et ses alliés, figurent le villiériste Charles de Gaulle (les autres amis de Philippe de Villiers se sont abstenus) et trois députés du groupe radical, celui-là même qui abrita jadis Bernard Tapie. L'ancien président des radicaux de