Après la rentrée politique, la rentrée médiatique. Ce soir, après
cinq mois d'abstinence télévisuelle, Lionel Jospin est l'invité du journal de 20 heures de France 2. Au menu de cet exercice de communication directe, ses projets sociaux (assurance maladie, retraites); le Pacs, dont le débat à l'Assemblée échappe à son contrôle; la limitation de la publicité sur les chaînes publiques, dont Matignon souligne le bon accueil dans l'opinion; voire la fameuse «stratégie présidentielle» du Premier ministre, pointée par le communiste Alain Bocquet, et dont la simple évocation a le don de mettre l'intéressé en pétard.
Signaux d'alerte. Mais le principal point sur lequel le chef du gouvernement doit s'efforcer de convaincre concerne la conjoncture, à propos de laquelle les économistes perdent de leur assurance (lire ci-contre). Mezza voce, la classe politique commence déjà à instruire le procès en naïveté du gouvernement. «Evitons la myopie: on se rappelle le fameux nuage de Tchernobyl qui s'arrêtait à la lisière des prairies françaises!» déclarait Laurent Fabius la semaine dernière à Tours. «Je serais surpris que cette crise soit sans effet sur la croissance de l'économie française», estimait Edouard Balladur mardi.
Face à ce péril, la version officielle est connue: l'euro sert de carapace, les mauvais indicateurs ne sont qu'accidentels, et le postulat strauss-kahnien d'une forte poussée de la demande intérieure en 1999 reste de mise. Néanmoins, derrière les discours lénifiants, l'état