Comme toujours dans les périodes troublées, les prévisions de
croissance font le grand écart. En temps ordinaire, les instituts de conjoncture fournissent des chiffres assez proches les uns des autres. Mais, dès qu'un bouleversement intervient, effondrement des marchés financiers ou récession dans une région du monde, plus personne n'est d'accord. C'est ce qui est en train de se produire: les prévisions de croissance pour la France en 1999 vont de 2,8%, si l'on en croit le Fonds monétaire international et l'institut Bipe, à 2% tout rond selon la banque d'affaires Morgan Stanley et le Centre de prévision de l'Expansion.
Corrections. Difficile, dans ces conditions, de construire un budget crédible. Bercy, pour le moment, s'accroche à sa prévision de 2,7%, laquelle n'a pas de raison d'être plus fausse que les autres. Avant l'été, le ministère de l'Economie tablait sur une progression du PIB légèrement supérieure (2,8%). Il a donc révisé son chiffre à la baisse. La différence (0,1 point) peut paraître négligeable. En fait, Dominique Strauss-Kahn a procédé à deux corrections importantes. La contribution du commerce extérieur à la croissance a été très nettement abaissée (- 0,4 point), tandis que la demande intérieure (consommation et investissement) a effectué un mouvement inverse (+ 0,3 point).
A ceux qui le soupçonnent de minimiser l'impact de la crise actuelle sur l'économie française, le ministre des Finances peut donc rétorquer qu'il prend au contraire la mesure de la tourmen