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Libération

Loi agricole: la droite colle à Bruxelles.Le Pensec est accusé de présenter un projet qui contredit la réforme en cours de la politique agricole commune.

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publié le 12 octobre 1998 à 13h46

Et l'Europe dans tout ça? La question méritait d'être posée,

l'opposition ne s'en est pas privée. Depuis que l'examen du projet de loi d'orientation agricole a commencé, lundi, à l'Assemblée nationale, les députés de droite n'ont cessé d'interpeller le ministre de l'Agriculture, Louis Le Pensec, sur le sujet. Et cette préoccupation est légitime, la politique agricole française se faisant au moins autant à Bruxelles qu'à Paris. «Chacun sait que si cette loi est votée à Paris, son application dépendra essentiellement des décisions de Bruxelles», déclarait, il y a une semaine, Jean-Marie Morisset (UDF, Deux-Sèvres). «On sait à quel point le secteur agricole est lié à la politique européenne. L'Europe s'est construite autour de la PAC (politique agricole commune, ndlr). Tout ce qui bouge, en Europe et dans les relations entre l'Europe et le reste du monde, se répercute sur l'agriculture», rappelait, le même jour, Félix Leyzour (PCF, Côtes-d'Armor).

Compétitivité. Le problème, c'est que l'Union européenne a entrepris de réformer sa politique agricole en même temps que la France. Mais dans un sens exactement opposé. Si le projet de loi de Louis Le Pensec vise à réorienter l'agriculture vers des modes de production plus soucieux de l'environnement et de la qualité des produits, et moins axés sur la recherche de la productivité à tout prix, l'ambition de la Commission de Bruxelles est au contraire de rendre l'agriculture du Vieux Continent plus compétitive au niveau mondial. Au coeu