La manif passe et les banderoles restent, sur le bitume du Quartier latin. L'une d'elle apostrophe directement le Premier ministre: «Jospin, t'as loupé ton Pacs, ne nous fait pas louper notre bac.» Ses porteurs et les autres manifestants sont loin, à Denfert-Rochereau, à Saint-Germain ou à Montparnasse, un peu perdus à travers Paris. «Où on va, à l'Assemblée ou au ministère?» Cours dans le couloir. Ils sont 10 500, source préfecture de police, dont une cinquantaine du lycée Guillaume-Budé de Limeil-Brevannes (Val de Marne). Stéphanie et ses copains avaient rendez-vous place Denfert-Rochereau. Comment et pourquoi est partie cette grève? Stéphanie parle d'affiches en début de semaine dernière qui dénonçaient des problèmes de locaux. «Chez nous, les cours de physique de terminale S se font dans le couloir. Il y a eu une petite manif devant le rectorat à Créteil. On nous a dit qu'il fallait attendre. Samedi matin, des élèves de terminale sont passés dans les classes. On nous a parlé d'une assemblée générale pour aujourd'hui, et on a voté la grève.»
Au lycée Saint-Hilaire d'Etampes (Essonne), les élèves de terminale STT (sciences techno-tertiaires) n'ont pas de prof de commerce depuis la rentrée, alors que c'est une matière principale au bac. Avec quelques milliers d'autres, ils se sont retrouvés coincés au croisement du boulevard Raspail et de la rue du Bac. Un surplace un peu trop long pour ne pas dégénérer: au bout d'une demi-heure, les bouteilles volent. Deux voitures sont ret