Ce n'est pas encore un mouvement, un «mouv'» comme ils disent, mais ça en prend le chemin. Après une semaine de tâtonnements, la grogne lycéenne a pris hier, dans toute la France, une nouvelle ampleur.
Avec Paris, c'est à Bordeaux que les manifestants étaient les plus nombreux: entre 8 000 et 10 000, venus d'une quinzaine de lycées de la région. Ils ont dénoncé «les effectifs surchargés» et réclamé «davantage de professeurs et de matériel», car «on ne badine pas avec l'école».
A Arles, environ 600 lycéens ont émigré vers Marseille pour ne plus être «38 à 40 en classe, avec les premiers rangs collés au tableau et les derniers qui n'entendent rien.» A Avignon, ils étaient 2 000 sur le pont dès le matin pour dénoncer le manque d'enseignants et les classes surchargées. Des élèves d'Ile-sur-la-Sorgue et Cavaillon (Vaucluse) les ont rejoints devant l'inspection académique. Ils étaient 1 000 à Toulon et 1 200 à Nice. A Aubagne, 400 élèves se sont regroupés devant la mairie. «Pas de profs, pas de matos, trop d'effectifs», «on n'est pas des sardines», ont scandé à Quimper près de 4 000 lycéens. Et c'est au Père Noël, qui «devrait ajouter des tables et des chaises dans sa hotte», qu'ils ont fait appel. A Vannes, les lycéens ont provoqué le «débrayage» en actionnant les alarmes incendie. «Quarante-cinq élèves dans une classe de langue de seconde, c'est inadmissible», a déploré Mirabelle, 17 ans. A Saint-Etienne, 2 000 manifestants ont promis de dire leur ras-le-bol, «jusqu'à ce qu'on (le