Le centre d'accueil pour toxicomanes de la rue Beaurepaire (Xe arrondissement de Paris) devrait bientôt fermer ses portes. Le médiateur judiciaire a rendu son verdict, après une plainte déposée par les adversaires du centre: il propose une concertation pour étudier une «éventuelle relocalisation». En clair, un départ. Pour faciliter cette concertation, la Ddass, administration en charge de la toxicomanie, a tenté de monter, avec un mal fou, un protocole d'accord entre les opposants au centre, regroupés dans l'association Canal Saint-Martin, et l'association Charonne, gestionnaire du centre. Une manière comme une autre de sortir d'un guêpier qui dure depuis des mois, et a transformé cette rue en champ de bataille. On s'efforce désormais de sauver ce qui peut encore l'être. «La stratégie de l'affrontement est destroy. Ce serait la pire de toutes», tranche un fonctionnaire de la Ddass. La Ddass a donc sorti de son chapeau un «protocole préalable à la concertation». L'accord, qui pose des conditions de «désarmement mutuel», comporte des clauses étonnantes, comme l'engagement des «contre» à enlever tables, chaises et parasols Miko qui stationnent depuis des mois devant la «boutique» ainsi qu'à décrocher les banderoles qui commencent à dégouliner des immeubles. En échange, le centre d'accueil limiterait son activité. Avant même qu'il soit question de déménagement, 20 toxicomanes seraient reçus quotidiennement au lieu des 50 prévus en temps normal. Ce protocole, chacun le lit en fo
Les toxicomanes délogés de la rue Beaurepaire
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par Didier Arnaud
publié le 13 octobre 1998 à 13h53
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