Le rapport sur la Sécurité sociale rendu public hier par la Cour des comptes comprend" 1 056 pages. Autant dire qu'il s'agit d'une véritable somme qui fouille en détail les comptes de l'assurance maladie, de la branche vieillesse et de la branche famille. Si le déficit global de la Sécu a été fortement réduit, la cour incite à poursuivre les réformes, notamment en ce qui concerne les dépenses de santé. A quinze jours du débat que doit engager Martine Aubry à l'Assemblée nationale sur la loi de financement de la Sécu, le diagnostic en faveur d'une rigueur accrue tombe à pic. Illustration avec deux sujets abordés par la cour. Médicaments. La consommation de médicaments en France coûte près de 80 milliards de francs à l'assurance maladie. Alors que la bataille est engagée depuis longtemps pour parvenir à la prescription de médicaments dits génériques, moins chers, les magistrats de la cour ont examiné les mécanismes qui aboutissaient au remboursement de certaines gélules. Pour qu'un médicament soit délivré, il faut d'abord que l'Agence du médicament délivre une autorisation de mise sur le marché (AMM). Interviennent ensuite deux organismes indépendants: la Commission de transparence, auprès de laquelle le laboratoire pharmaceutique doit obtenir que son produit soit inscrit sur la liste des médicaments remboursables; et le Comité économique, qui donne son avis sur le prix. Au final, un arrêté ministériel fixe le taux de remboursement. Premier constat de la cour: la Commission