«Le plus dur, c'est de s'organiser.» Il est lycéen. Il défilait hier et il résume le sentiment général. Le jeune mouvement lycéen, en effet, grossit et se cherche. Affine ses mots d'ordre, où se dégage une constante sur «les moyens». Apprend ce qu'est un service d'ordre. Bricole des coordinations. Tente d'afficher une indépendance sans bavure à l'égard de mouvements politiques ou syndicaux. Pas simple: il y a du monde autour, bien intentionné pour prêter son savoir-faire, ou moins bien, pour casser. Il y a ceux qui y parviennent à peu près. A Rennes, «on en avait ras le bol des manifestations désorganisées, raconte Aurélie. On a d'abord eu une réunion avec le proviseur et des délégués. Aujourd'hui, les trente élèves de la classe font partie du service d'ordre». La démarche fondatrice reste la rencontre avec le rectorat jeudi dernier. Ce jour-là, Jean-Maxime, élève de 1re à René-Descartes, est simplement monté sur une marche pour constituer une délégation. Le voilà maintenant, mégaphone au poing, déterminé. Et prudent. «Depuis, on a été contactés par des syndicats ou SOS Racisme, mais on veut que notre action reste d'abord celle des lycéens.» Grâce, entre autres, à un «nouveau syndicat» estampillé RAL, Réseau d'action lycéen. A Bordeaux aussi, le métier rentre. Lancé mardi, le Mouvement des lycéens bordelais a commencé à se structurer dans le sillage du lycée François-Mauriac. «Tout est parti de chez nous, parce que nous sommes le seul établissement où il y a une maison des l
Le mouvement lycéen à l'école de la grève
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publié le 14 octobre 1998 à 14h01
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