C'est la grande scène du II. Jean-Marc Ayrault la joue dramatique.
Il sort un papier de sa poche. Le président du groupe PS à l'Assemblée remet en jeu son mandat. Un murmure sans nerf parcourt la salle Colbert. Serrés comme des sardines, les 200 députés socialistes (sur 251) convoqués pour une leçon d'après-accident de Pacs savent bien que l'heure n'est pas à laver le linge sale. Les trois quarts d'entre eux, absents vendredi lors du débat public, ont suffisamment à se reprocher. A la buvette, la droite pavane encore. Le président prévient d'emblée qu'il rendra son discours public: «Certains, par voie de presse, ont mis en cause mon autorité. Julien Dray, qui a été le plus précis, a évoqué un nécessaire changement à la tête du groupe. Je vous le dis très tranquillement: je ne m'accroche pas à ce fauteuil. Si l'on songe à me remplacer, les choses sont simples: j'ouvre un délai de candidature d'aujourd'hui midi à demain mercredi midi.» Un peu de dramatisation ne nuit pas à la cohésion de la famille: «Quand on dit que les députés PS ont eu honte du Pacs, eh bien ce matin nous allons laver l'affront de cette campagne indigne.» Sermon. Jean-Marc Ayrault, qui se refuse à jouer le «garde-chiourme», récuse pour lui-même toute faute et se contente d'un sermon collectif. «Nul ne pouvait ignorer l'importance du débat et la nécessité d'une présence en nombre.» Ceux qui avaient annoncé qu'ils auraient des comptes à demander sur le déroulé du vendredi «noir» ravalent leurs remarques. Et