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Libération

Philippe Séguin, ou l'art de se faire désirer. Pour mieux asseoir son autorité, il menace de quitter la tête du RPR.

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publié le 14 octobre 1998 à 14h00

Philippe Séguin fait sa coquette. La rue de Lille panique. Les

députés gaullistes s'inquiètent. La rumeur enfle. Le président du RPR n'aurait pas l'intention de se représenter à la tête du mouvement. Hier encore, il l'a affirmé à ses proches. Clairement. Au cours de son déjeuner en tête à tête avec Chirac à l'Elysée, il n'a pas pipé mot de sa décision. Mais, au sortir de son entretien, il lui a remis une lettre pour lui faire connaître, noir sur blanc, sa résolution. Le chef de l'Etat lui a téléphoné aussi sec. Plusieurs fois. Et un nouveau rendez-vous a été fixé pour aujourd'hui à l'Elysée. Séguin est seul en lice après le forfait de Bernard Pons, sous la menace du président de la République. S'il repique, point de suspense. Veut-il faire monter la pression? Si c'est le cas, il a réussi à affoler la meute. Hier soir, plusieurs parlementaires ont défilé dans son bureau pour l'appeler à se représenter. Jean-Louis Debré, président du groupe RPR à l'Assemblée, a assuré que, lors de leur réunion hebdomadaire, les députés gaullistes avaient exprimé «leur soutien, leurs encouragements et leur souhait pour que Philippe Séguin poursuive son action à la tête du RPR». «Guerre des chefs». Aucun n'avait pourtant cru bon le faire lors de leurs journées parlementaires ce week-end à Menton. Ils se sont rattrapés, hier, en critiquant Alain Juppé à qui ils reprochent, notamment Pierre Lellouche (Paris), de relancer «la guerre des chefs» et «de vouloir donner le signal d'un suicide collectif