En politique, les fautes des uns font les victoires des autres.
L'amendement adopté hier par la commission des finances sur l'assurance vie le renoncement à soumettre, de manière rétroactive, les sommes investies sur les contrats d'assurance vie aux droits de succession a déclenché une nouvelle explosion de joie à droite. «Après l'échec du Pacs, le gouvernement est obligé de reconnaître une nouvelle erreur», a jubilé José Rossi, président du groupe Démocratie libérale. Et d'ajouter crânement: «L'opposition unie a gagné une première bataille et continuera son combat pendant la discussion budgétaire.»
Protestations. A gauche, on hurle au mauvais procès. «Si nous avons refondu la proposition figurant dans le projet de loi de finances, c'est uniquement pour éviter qu'elle ne soit retoquée, d'ici à quelques semaines, par le Conseil constitutionnel», proteste Didier Migaud, rapporteur général (PS) du budget. Notre objectif n'a pas changé: nous avons sifflé la fin de la récré pour les gros patrimoines.» Dans les sphères gouvernementales, la gêne est cependant palpable. A Bercy et malgré les avertissements de Matignon, on voulait croire que la technicité du dossier limiterait le risque d'un dérapage politique. Raté. Abandonnant le registre du «vous voyez comme elle est belle, ma réforme», Dominique Strauss-Kahn, au sortir du Conseil des ministres, a tout juste qualifié le nouvel amendement assurance vie de «compromis acceptable». Au passage, et alors même que ses services peuven