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Libération

Droit des salariés: le PS met Aubry en porte-à-faux. Il présente un texte préconisant des mesures plus sociales.

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publié le 15 octobre 1998 à 14h03

Les socialistes se penchent sur l'entreprise. Ils n'avaient jamais

cessé d'en parler: pétris de réalisme gestionnaire quand ils étaient au pouvoir, la fibre un peu plus sociale dès qu'ils retournaient dans l'opposition. Oscillant entre séduction et suspicion. Mais ça faisait un moment qu'ils n'avaient rien couché sur le papier, histoire de ne pas trop figer le discours. C'est pourtant ce qu'ils font aujourd'hui, à un moment qui n'est pas le plus simple pour eux puisqu'ils sont aux affaires. Une convention nationale se tiendra les 21 et 22 novembre. D'ici là, tous les militants auront voté sur un texte élaboré sous la houlette de Michel Sapin, ancien ministre de l'Economie et des Finances, et de Vincent Peillon, député de la Somme.

Démocratie sociale. Le texte est articulé autour de trois chapitres: «Favoriser la création d'emplois», «Un nouveau pacte social dans les entreprises», et «Clarifier le rôle de la puissance publique». La deuxième partie est la plus innovante. Elle révèle un PS qui ne veut pas se voir reprocher, comme il y a dix ans, d'avoir tout bradé de son idéal. Et qui, du coup, sur certains points, pourrait gêner le gouvernement.

Les socialistes marchent ainsi sur les pieds de Martine Aubry. Résolument opposés à la «mondialisation» et à la «précarité», les auteurs proposent un «nouveau pacte social dans les entreprises». «L'approfondissement de la démocratie, écrivent-ils, ne saurait se concevoir sans une démocratie économique et sociale renforcée.» Il s'agit do