Avec 500 000 jeunes dans les rues, 349 manifestations dans tout le pays, la mobilisation lycéenne, hier, avait tout d'un succès. Mais pillages, vandalisme et agressions ont sérieusement parasité la manifestation de Paris. Et sans même attendre le moment où la manif se finit et dégénère.
Dès 10 heures, les pierres volent bas place de la Nation. Le défilé n'a pas encore commencé. A 10 h30, la devanture d'un magasin de téléphones portables est éventrée. A midi, la situation empire. A 12 h 05, un lycéen se retrouve à terre. Une vingtaine de jeunes lui arrachent ses chaussures. A côté, Anthony, 16 ans, lycée Michelet d'Arpajon (Essonne), explique qu'on lui a volé son blouson «croco Lacoste». Un autre se retrouve en slip. Les scènes de «dépouille» vont se répéter tout au long de la journée.
A 12 h 15, une ébauche de cortège s'élance boulevard Diderot. Quelques dizaines d'adolescents remontent les trottoirs en tapant sur les voitures en stationnement. Les vitres tombent, les carrosseries plient. Des gamins, âgés de 13 ou14 ans, jouent au trampoline sur les toits des véhicules. La manifestation n'a pas parcouru plus d'une centaine de mètres que déjà elle s'annonce d'une extrême violence. «Les casseurs cassez-vous!», crient les lycéens. Rien n'y fait. En cinq minutes, une Espace neuve est transformée en épave. Un garçon desserre le frein à main, d'autres la poussent sur les manifestants. Panique. Les manifestants refluent vers les compagnies de CRS qui