Hier à 18 h 30, le bilan de la manifestation dressé par la préfecture de police était lourd en dégâts matériels et léger en dégâts humains: une centaine de véhicules dégradés, cinquante commerces pillés, et cinq blessés. Parmi eux, un lycéen et un commandant affecté à la circulation qui, selon la police, a ceinturé un vandale et a été lynché par vingt comparses. Touché au poumon, son état est jugé sérieux. Environ 150 jeunes ont été interpellés en flagrant délit, dont 90 (parmi eux, 65 mineurs) placés en garde à vue.
Commerçants, parents, observateurs et même lycéens ont reproché aux forces de l'ordre de ne «pas intervenir contre les casseurs». Le dispositif était pourtant pléthorique: dix compagnies de CRS, dix escadrons de gendarmes mobiles et six compagnies d'intervention de la sécurité publique, soit plus de 2 000 hommes. Sans compter les Renseignements généraux, les brigades anticriminalité, la police du métro" «Mieux vaut dix vitrines cassées qu'une tête de môme brisée, revendique un spécialiste du maintien de l'ordre. La difficulté d'intervention tient au manque d'expérience et à la spontanéité des manifestants, à l'absence de service d'ordre et à l'insuffisance de l'encadrement, mais aussi à la tentation de la violence et du pillage par des jeunes de banlieue.» La préfecture explique que les «forces mobiles» chargées d'encadrer la manif doivent se poster à cent mètres, «surtout pas au contact immédiat, afin d'éviter la provocation». Les cordons attendaient donc le dém