A majorité relative, changement relatif. Six mois après la conquête
du conseil régional d'Ile-de-France, la gauche est contrainte à la politique des petits pas. Obligé de négocier en permanence des majorités avec la droite, pour faire adopter ses délibérations, Jean-Paul Huchon, son président PS, a fait son deuil d'une politique de «rupture», promise durant la campagne. En un semestre, il n'a pas su régler le problème posé par son absence criante de majorité absolue: 86 élus pour la coalition PS, PC, Verts et MDC, 84 conseillers RPR-UDF-DL-divers droite et 36 FN. D'autant que l'opposition se prend périodiquement les pieds dans le tapis de ses propres stratégies ou des intérêts contradictoires de ses élus. Et que, en embuscade, le FN ne cesse de titiller la droite républicaine. Le chef de file frontiste, Jean-Yves Le Gallou (mégretiste) ne perd jamais une occasion de rappeler à ses collègues RPR-UDF qu'ils pourraient toujours être aux commandes de la première région française. Il l'indiquait dès le mois de mars: «Les droites sont majoritaires dans l'assemblée régionale.» Tergiversations. En mars dernier donc, au troisième tour de l'élection du président, et après bien des tergiversations, RPR et UDF décidaient de ne pas présenter de candidat. Ils évitaient ainsi de faire élire un président de droite avec les voix du FN, comme ce fut le cas dans quatre autres régions (Bourgogne, Languedoc-Roussillon, Picardie, Rhône-Alpes). Dur à digérer pour nombre de conseillers de droite.