Pas toujours aux ordres, la majorité plurielle. Vendredi matin, à
l'Assemblée nationale, elle a infligé une claque au gouvernement sur l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Un peu plus tard dans la soirée, elle s'est de nouveau braquée, quoique de manière moins virulente, sur la question de la TVA, malgré des engagements très fermes du ministre de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn. Lequel est ressorti excédé et tête basse de l'hémicycle, au terme d'une journée pas franchement agréable. Riposte. La journée a donc commencé par une bataille sur l'intégration des oeuvres d'art dans le calcul de l'ISF. Hostile à cette mesure, le gouvernement n'a été soutenu que par l'opposition parlementaire! Les députés pluriels l'ont, eux, adoptée à l'unanimité. Mis en minorité, le ministre de l'Economie a perdu la première manche. Mais sa riposte est déjà prête. Sur instruction de Matignon, il se prépare à passer en force: l'amendement litigieux sera l'objet d'une deuxième délibération dans l'hémicycle et sans doute d'un vote bloqué. La majorité devra alors s'incliner si elle ne veut pas remettre en cause l'ensemble du projet de loi de finances.
Précautions. Cette procédure massue, utilisée contre un amendement qui visait à «gauchir» le projet de loi de finances, illustre une nouvelle fois le porte-à-faux du gouvernement dans le débat budgétaire. Car de quoi s'agit-il? Tout simplement de taxer les oeuvres d'art de manière forfaitaire (à hauteur de 3% maximum du total du patrimoine déclar