Lionel Jospin fait la chasse aux parasites. Ces choses qui vous
brouillent une image installée, un discours charpenté: un débat parlementaire sur le Pacs qui tourne mal faute de députés socialistes dans l'hémicycle, des voitures carbonisées après le passage d'un cortège lycéen, un patronat qui fait tout ce qu'il peut pour tuer dans l'oeuf les 35 heures, un chef de l'Etat que l'on dit discrètement plus actif. Alors samedi, devant le conseil national du PS, le Premier ministre avait envie de parler de tout ça, de faire la tête au carré à tout ce qui menace de ternir son horizon. Réservés au huis clos socialiste, ses propos étaient d'ailleurs largement répercutés à l'extérieur par ses chargés de communication. Naturellement, tout est dit sur le mode jospiniste: «Gouverner , c'est rencontrer des difficultés et les résoudre aussi bien qu'on peut. Les traiter avec calme. Les Français le savent.»
Compassion. D'ailleurs Lionel Jospin se sent très bien là où il est. Et porte sur son partenaire de cohabitation un regard quasi compatissant. «La cohabitation est vécue positivement. Les Français savent où est le pouvoir de gouverner. Nous respectons le président de la République, même si vous avez parfois à lui donner la réplique. ["] La droite reste sans projet. Sur les grands choix, c'est nous qui fixons l'impulsion. Je crois que nous allons réussir parce que nous traitons vraiment les problèmes. Le Président ne peut pas vraiment mettre de distance.» Message à ceux qui colportent que l