Toulon, envoyé spécial.
Trois ans après la victoire du FN à Toulon, le navire du lepénisme municipal prend l'eau de toutes parts. Pour arrêter l'hémorragie après les deux défaites de son épouse, Cendrine, lors de deux législatives partielles en mai et en septembre, Jean-Marie Le Chevallier, maire depuis 1995, s'était lancé à l'assaut du premier canton de la ville détenu jusqu'alors par la droite. Le coup de poker a tourné à la débâcle, sa défaite, dimanche, face à Michel Clément (DVG) affaiblissant un peu plus l'emprise du FN sur la ville. Et voilà la gauche, forte de l'élection de deux députés et de trois conseillers généraux en quinze mois, qui se prend à rêver de conquérir l'hôtel de ville en 2001. «Le Front a perdu la mairie dimanche, fanfaronne Robert Alfonsi, patron de la fédération PS du Var. Ce petit canton, en plein coeur de la ville, était imperdable pour un maire qui s'y investit depuis des années.»
Mesures symboliques. L'«investissement», c'est justement là l'un des principaux points faibles de Le Chevallier. En trois ans de gestion municipale, l'édile d'extrême droite s'est contenté de quelques mesures symboliques, comme l'augmentation du nombre de policiers municipaux ou la création d'une brigade à cheval qui sillonne les plages du quartier cossu du Mourillon, mais il n'a lancé aucun projet d'envergure. La rénovation de la vieille ville est en panne, les galeries commerçantes du centre-ville se vident et une gigantesque dalle accueille le visiteur à l'entrée oues