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Libération

Aubry traque le racisme au travail. La ministre présente ce matin des mesures axées sur l'accueil, l'intégration et la naturalisation.

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publié le 21 octobre 1998 à 12h14

Le «modèle français» d'intégration est «grippé»: c'est le constat

que va dresser ce matin Martine Aubry au Conseil des ministres, en s'appuyant sur le rapport du Haut Conseil à l'intégration. Dans un document de 106 pages, l'organisme, créé en 1995 et rattaché à Matignon, relève que «les discriminations sont de plus en plus préoccupantes en matière d'emploi». Si les témoignages abondent (1), aucun indicateur ne permet de mesurer le phénomène. Sauf un, le chômage: 42% des jeunes de 22-29 ans dont les deux parents sont nés en Algérie n'ont pas de travail contre 11% en moyenne pour les jeunes Français «de souche», sans que des différences de niveau scolaire puissent justifier cet écart. Et encore ce repère est-il incomplet: en vertus des lois républicaines, rien ne permet de distinguer d'autres victimes françaises d'outre-mer ou beurs de la troisième génération. D'où l'annonce, aujourd'hui, d'une série de mesures. Pour le gouvernement, il s'agit, aussi, tout bêtement, d'entériner des évolutions sociales. Ainsi, face à la multiplication des contrats de travail précaires, avoir un contrat à durée déterminée (CDI) ne sera plus un critère déterminant pour devenir Français.

Observatoire. Ce matin, Martine Aubry développera trois chapitres: l'accueil, l'intégration et la naturalisation. Partant du constat que l'immigration zéro n'existe pas, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité annoncera la création de structures d'accueil unique au niveau local. Les nouveaux arrivants y rencont