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Libération

Entre Chirac et Jospin, guerre d'usure et course de lenteur. La cohabitation semble paisible, mais l'Elysée reprend de l'assurance.

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publié le 21 octobre 1998 à 12h14

La cohabitation se vit à deux: à chacun son baromètre, qui peut

varier du beau fixe à l'orage. C'est selon. Pour humer l'air, les ministres ont un petit truc. Pas de problème si le conseil du mercredi débute à l'heure ou presque. Ces derniers temps, ils ont plutôt l'impression de piétiner en attendant que s'achève le tête-à-tête hebdomadaire entre le président de la République et le Premier ministre. Preuve qu'il y a des problèmes de réglage.

Acidité. Pour autant, les ministres n'ont pas l'impression de vivre sous tension. A les en croire, l'atmosphère serait toujours aussi détendue. D'où leur surprise quand ils apprennent en sortant dans la cour de l'Elysée la teneur d'un communiqué du chef de l'Etat plutôt acide sur la Sécurité sociale ou le budget, autrement plus musclé que la réalité des propos présidentiels tenus dans le huis clos du Conseil des ministres. Les ministres en sourient. Et préfèrent évoquer le dernier petit billet envoyé par Jacques Chirac à Dominique Strauss-Kahn pour lui demander de ne pas taxer les oeuvres d'art au titre de l'impôt sur la fortune.

L'Elysée s'étonne qu'on s'étonne. «Jacques Chirac ne fait que répéter ce qu'il a toujours dit. Compte tenu des difficultés du gouvernement, ses remarques sont maintenant plus audibles. Ça ne veut pas dire que la cohabitation se durcit. De part et d'autre, il n'y a pas de volonté d'en découdre», observe un conseiller, en niant toute dichotomie entre le verbe et l'écrit présidentiels.

«Petites pierres». Un respons