Menu
Libération

Les lycéens s'essoufflent, le ministre souffle.

Article réservé aux abonnés
Moins de 300000 jeunes dans les rues hier. A Paris comme en province, les défilés ont été moins suivis que jeudi dernier.
publié le 21 octobre 1998 à 12h15

Alors que 349 manifestations avaient rassemblé près de 500 000 lycéens jeudi dernier dans toute la France, ce sont quelque 280000 jeunes éclatés en 240 cortèges qui ont défilé hier à l'appel des coordinations lycéennes. Paris: profs et élèves, «chéris» et «shérifs»

Ils étaient 25 000 à se mettre en marche, place d'Italie. Pas le temps de discuter. A peine sortis du métro, une prof rassemble ses élèves au mégaphone. «Les banderoles devant et tous les autres derrière, bien serrés.» Adélaïde se serre, un numéro de digicode à la main. Celui d'un immeuble du boulevard Blanqui, une copine de sa mère. «Si ça casse, je peux m'y abriter.» Tout autour de la place, les toits sont garnis. «Ils ont même fait venir des snipers.» Sélim observe les policiers juchés sur les hauts d'immeubles. Il est descendu d'Argenteuil avec une dizaine de copains du LEP. «Pour venir ici, on s'est fait fouiller trois fois. Pire que le Stade de France.»

De temps en temps, les CRS chargent des petits groupe isolés. «Regarde, les lycées de chéris, ils les touchent pas. Y en a que pour nous.» «Les chéris» et «les shérifs», les lycéens parisiens et ceux des cités de banlieue. Chez les «chéris» aussi, l'ambiance est tendue mais les bras, les visages, les tee-shirts ou les bouts de carton scotchés sur des manches à balai s'emballent de slogans joyeux: «Allègre, c'est quand qu'on va où?», «Allègre, on a du Viagra contre ton impuissance.»

Dans le ciel, pas de ballon du Snes. Les quelques enseignants présents tiennent l