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Libération

Chevènement raconte son «miracle républicain». Le ministre de l'Intérieur explique à «Paris-Match» qu'il a besoin d'une vraie convalescence.

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publié le 22 octobre 1998 à 12h21

Il avait «atteint l'autre rive», il revient dans Paris-Match. Dans

la dernière livraison de l'hebdomadaire, Jean-Pierre Chevènement raconte son rafting sur le Styx. Tel qu'en lui-même, d'une belle vivacité intellectuelle, plein d'humour et d'ironie, il se livre avec la bonne humeur du miraculé qui goûte le plaisir de vivre, humain, profondément humain. Miraculé? «Incontestablement, il y avait très peu de chances que je survive. On m'a sauvé de la mort. Certains de mes amis préciseront que si j'ai été le bénéficiaire d'un miracle, il est évidemment républicain.»

Le ministre de l'Intérieur rend hommage «à la compétence, la mobilisation et la qualité humaine de l'équipe de réanimation» qui l'a suivi. Il ne tient rigueur à personne de son accident d'anesthésie: «Cela aurait pu arriver à n'importe qui.» Chevènement narre ensuite son réveil après trois semaines de coma. Sa première sensation: «Le contact de la main de ma femme, Nisa, de celles de mes deux fils, de mes soeurs et, immédiatement ensuite, le désir puissant de communiquer pour comprendre ce qui m'arrivait. On m'a fourni une ardoise sur laquelle j'écrivais sans pouvoir la voir, car elle se situait très au-dessus de mon lit et donc de mon champ de vision: ce n'était pas simple! ["] Le passage du coma à la conscience ne va pas de soi: vous devez d'abord reconstruire votre système de repères. Mais qu'est-ce que je fais là, percé de tuyaux de tous côtés? Neuf tubes et des écrans, des machines qui couinent chaque fois qu'un "i