Le Pen a lancé l'épuration et les mégrétistes rasent les murs.
Depuis que son ambitieux second a osé postuler à la tête de liste frontiste des élections européennes, le président du FN n'a de cesse de lui rogner les ailes. Mégret a beau répéter qu'il ne «sera pas le Rocard de Le Pen», ce dernier, encouragé par ses fidèles, entend bien lui faire subir le sort de l'ancien Premier ministre socialiste: une marginalisation en forme de mise à la retraite anticipée. Chaque semaine apporte son lot de menaces, de sanctions ou de mises à l'écart qui témoigne de la «chasse aux sorcières mégrétistes» qui fait rage dans les couloirs du «Paquebot», surnom de l'immeuble qui accueille la direction du FN.
Blédine. Le conflit a atteint son paroxysme lundi, dans le huis clos du bureau politique convoqué au siège du parti, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Au cours d'une réunion houleuse, Le Pen a carrément menacé d'«exclusion» du FN les deux plus proches collaborateurs de Bruno Mégret, son directeur de cabinet, Damien Bariller, et son adjoint à la délégation générale, Philippe Olivier! La querelle remonte à la semaine précédente. Jamais à court de sarcasmes à l'encontre de Mégret, le député européen Jean-Claude Martinez lâche dans le Figaro que «les jeunes gens» qui l'entourent sont «passés un peu vite de la Blédine de la licence en droit au désir des cabinets ministériels». Visés, Damien Bariller, 31 ans, et Philippe Olivier, 37 ans, se fendent d'une lettre aux secrétaires départementaux du FN d