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Libération

Enquète sur le «miracle» Chevènement. Ou comment un homme revient à la vie contre tous les pronostics.

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publié le 23 octobre 1998 à 12h26

Aujourd'hui, ou au plus tard demain, Jean-Pierre Chevènement va

quitter l'hôpital militaire du Val-de-Grâce pour un lieu de repos tenu secret. Deux mois à peine après son grave accident d'anesthésie, il va bien. Ses photos et son entretien, cette semaine dans Paris-Match, en témoignent. Ses médecins l'affirment: «Il ne souffrira d'aucune séquelle, ni physique, ni neurologique.» Le pronostic est si bon qu'il n'a pas été jugé nécessaire de faire au ministre de l'Intérieur des examens radiologiques plus poussés, vue l'aspect très net de ses réactions cliniques.

Certes, il est encore fatigué. Et aspire «à une vrai convalescence». Mais le traitement qu'il reçoit est minimum, presque banal. Il marche, parle, travaille, écrit, réagit comme avant. Ces derniers jours, il a beaucoup reçu. C'est lui ­ et lui seul ­ qui gère désormais les informations sur sa santé ainsi que l'annonce de sa sortie du Val-de-Grâce.

Et pourtant,on imaginait le pire. Comme s'il y avait aujourd'hui un «miracle Chevènement». Le décalage est si fort avec les pronostics si sombres de la veille qu'il mérite un retour en arrière.

Pessimisme général. «Si le ministre va s'en sortir? Si, un jour, il pourra redevenir ministre? Impossible, à moins d'un miracle.» Le 4 septembre, à peine quarante-huit heures après l'accident d'anesthésie, c'est la seule parole du milieu médical. Certains le disent à demi-mot, d'autres plus brutalement, mais, en tout état de cause, après la publication des premières informations officielles