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Depardieu privé de sa Légion d'honneur?

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La chancellerie étudie le cas de l'acteur.
publié le 24 octobre 1998 à 12h29

Le 2 mai 1996, le président de la République remettait la Légion d'honneur à Gérard Depardieu, en vantant «le coeur, l'intelligence, la force, la sensibilité, la fantaisie descendus sur terre». L'acteur pourrait aujourd'hui perdre le droit d'arborer le petit ruban rouge à la suite de sa condamnation pour conduite en état d'ivresse. Chaque année, une centaine de cas de personnes ayant été condamnés sont examinés. Cela peut se conclure par un blâme, une suspension temporaire, une exclusion.

Sanctions. Le blâme relève du conseil de l'ordre, présidé par le général Jean-Philippe Douin, entouré de seize personnalités qui décident de l'attribution des décorations, dont l'ordre du Mérite. «Toute peine correctionnelle d'un "décoré est transmise à la grande chancellerie qui ouvre une procédure disciplinaire, précise François Sourd, chef de cabinet du grand chancelier. L'exclusion est automati-que dans le cas de condamnation pour crime. Il nous est aussi arrivé d'exclure alors qu'il n'y avait pas condamnation. Ce fut le cas de Victor Marguerite en 1923 dont le livre la Garçonne avait fait scandale. C'est ce que nous appelons un "acte contraire à l'honneur.» Le cas Papon. Les condamnations pour conduite en état d'ivresse seraient, elles, systématiquement suivies de sanction. Par l'intermédiaire de son agent, Depardieu a affirmé vendredi: «J'ai été ravi de recevoir la Légion d'honneur, je serai ravi de la rendre si on juge que je n'en suis pas digne.» Et Maurice Papon, qu