A force de cultiver l'ambiguïté, Charles Millon sombre dans le
double langage. De meetings en micros, de Lyon à Paris, le président de la région Rhône-Alpes répète qu'il entend «distinguer les électeurs» du FN des «élus, des cadres, des leaders et de l'appareil» du parti d'extrême droite. A l'en croire, seuls les premiers l'intéresseraient. Les responsables du FN, eux, «tiennent des propos inacceptables, ont des comportements inacceptables et portent une doctrine inacceptable», répétait-il jeudi encore. Nombre de frontistes ont pourtant choisi de faire leur nid dans la Droite.
Fiche. Ancien collaborateur de Raymond Barre, Pierre Grouvel, coordinateur de la Droite pour l'Ile-de-France, s'est fait, vendredi, l'écho du discours de «Charles». Présentant la liste des animateurs franciliens de la Droite, il a assuré qu'il n'y a «aucun cadre d'extrême droite»: «Les responsables du FN n'adhèrent pas parce qu'ils ne se reconnaissent pas en nous. De toute façon, on fait très attention puisqu'ils doivent remplir une fiche sur laquelle ils indiquent leurs éventuels engagements politiques antérieurs.» Et de conclure: «Le cas de tentative d'infiltration ne s'est pas présenté, mais nous restons vigilants.» Visiblement, pas assez. Car, sur la vingtaine de cadres de la Droite dévoilés vendredi, trois au moins, membres ou proches du FN, militent à l'extrême droite depuis de longues années.
Coordinateur de l'ensemble des animateurs parisiens, Philippe Cuignache est un ancien responsable national