Strasbourg, de notre correspondante
Des retraités, beaucoup. Des chefs de petites entreprises, quelques professions libérales un notaire, des médecins, des élus, ruraux pour la plupart, une poignée de femmes, assez peu de jeunes. Ils étaient venus à Strasbourg, samedi, pour voir Charles Millon, dont le mouvement, La Droite, organisait une journée consacrée à «la démocratie». Ils avaient, pour beaucoup, fait le déplacement pour serrer la main du président du conseil régional Rhône-Alpes élu avec les voix du Front national et lui dire dans un couloir: «Bravo, vous êtes courageux, tenez bon, continuez.»
Mais ils n'étaient pas très nombreux. A peine une petite centaine venus de toute la France, au plus fort de la journée, quand, officiellement, La Droite compte 500 adhérents sur la seule Alsace.Le début des vacances scolaires, paraît-il. Et aussi, le caractère «ardu» du sujet la démocratie, donc. Accord. Et encore, la réunion avait reçu le renfort du Mouvement régionaliste d'Alsace (MRA), venu en force (25 personnes, le quart de l'assemblée), derrière son chef de file, Robert Spieler, ancien député FN entre 1986 et 1988, à son compte depuis 1989. Spieler avait amené tous ses conseillers régionaux, dont la petite dernière, Marlène Heng, transfuge du Front national depuis dix jours après dix ans de bons et loyaux services dans le parti d'extrême droite. Certes, le MRA n'est pas affilié à La Droite, mais un «accord de partenariat» entre les deux formations devrait être entériné