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Libération
Interview

Le médecin général du Val-de-Grâce dresse un bilan de l'hospitalisation de Chevènement. «On a trop tardé à communiquer»

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publié le 26 octobre 1998 à 12h35

On a parfois l'impression que le secret médical sert plus à protéger

les médecins que les patients.

C'est pour cela que lorsque la polémique est née sur les conditions de l'anesthésie, nous avons très vite voulu communiquer. Manifestement, on a trop tardé. A partir du moment où il n'y avait eu aucune faute, nous étions, sur ce point-là, sereins.

Il y avait la demande de la presse, mais aussi celle de membres du gouvernement? Quand vous avez un coup de téléphone du Premier ministre, il n'est pas envisageable de lui raccrocher au nez, en disant: «Pas de commentaires.» Donc, je me limitais à des informations d'ordre général, tout en indiquant des tendances, par exemple, si le patient allait mieux" Vous n'avez pas demandé de conseil à l'ordre des médecins?

Non. Dans ces circonstances très particulières,il y a une tolérance pour une petite marge de manoeuvre, où l'on peut dire un peu, sans jamais mentir, tout en protégeant le patient.

En somme, vous n'êtes pas demandeur de règles en la matière?

Non. Et puis, nous avons ici, au Val-de-Grâce, une culture de la discrétion et de la solidarité, qui nous est bien utile.

Au Val-de-Grâce, vous prenez en charge un grand nombre de personnalités" Non. C'est à peine 0,5% de nos patients, c'est donc très marginal. Les civils représentent plus de la moitié de nos patients.

Certains estiment que les personnalités de premier plan sont moins bien prises en charge que le patient moyen, l'équipe médicale s'interdisant parfois des prises de risque par peu