Sénat vs Jospin. A l'approche du débat sur le cumul des mandats, le
nouveau président de la Haute Assemblée, le RPR Christian Poncelet, a parfaitement saisi le guet-apens tendu par le Premier ministre, qui espère bien faire passer les sénateurs pour les responsables du blocage du projet. Il sait aussi que le gouvernement compte profiter de la situation pour faciliter son projet de réforme du mode de scrutin des sénatoriales plusieurs scénarios sont à l'étude au ministère de l'Intérieur et seront remis dans quelques semaines à Matignon. Flairant le danger, il a préparé des contre-feux.
Troc. Poncelet est ainsi allé rencontrer Jospin pour lui proposer une vaste discussion sur le cumul des mandats et le mode de scrutin des sénateurs. Le Premier ministre ne veut pas d'un tel troc, mais l'offre, en elle-même, est un signe d'ouverture. De même, réunissant à dîner les présidents des groupes de droite de son assemblée à la mi-octobre, le président du Sénat les a convaincus de ne pas rejeter purement et simplement le texte en déposant une question préalable sur le cumul, qui, une fois adoptée, couperait court à la discussion sur le fond du projet. «C'eût été tombé dans le piège et donner l'impression que le Sénat ne veut pas discuter», commente un initié. «Ils sont plus subtils que sous Monory», reconnaît un socialiste.
«Mandats postaux». Dans un souci cosmétique, la droite sénatoriale a décidé de ne plus parler de «cumul des mandats», mais d'«exercice simultané de fonctions élective