Nîmes, envoyé spécial.
Ici, le Front national fait de bons scores, sans plus. Le quartier Valdegour est à la sortie de Nîmes, sur un plateau en pleine garrigue. L'urbaniste devait être fatigué lorsqu'il a dessiné la ZUP: de longues barres d'un béton granuleux encadrent la cité. Les gamins expliquent que le chômage est bien protégé dans cette forteresse: on ne peut le leur piquer. A l'intérieur, une rocade dessert le quartier. Elle passe au ras des fenêtres. La nuit, le bruit des moteurs remonte le long des bâtiments. Pour le reste, peu d'espaces verts, pas de concierge, mais une vie associative intéressante. Certains des adolescents ont été rencontrés dans le local de leurs associations. D'autres au centre social. D'autres encore dans les halls. Les discussions avec les filles ont eu lieu dans le local d'une association, Azur, qui travaille avec les femmes du quartier. Filles et garçons ne se voient pas beaucoup au grand jour du moins. Les garçons squattent les lieux d'activité. Et les filles évitent de se mêler publiquement à eux: dans cet univers trop clos, les mauvaises réputations naissent très vite.
Cachés. Ici, le Front national ne fait guère débat. Sabri (20 ans, agent d'entretien): «Nous, on le calcule pas, on n'en parle pas. Le jour où il faudra avoir affaire à lui, on sera là, on lui rentrera dedans. Ils le savent et on le sait.» En attendant, pas de contacts. Sabri: «Dans le quartier, ils viennent jamais. Ceux qui votent FN se cachent. Quand ils